Soif de vivre (1/4)

 

Mes différentes expériences de vie m’ont amené à croire que je suis sur terre pour apprendre à aimer véritablement, à ressentir dans la chair l’Amour Véritable. Selon moi, nous sommes arrivés à une époque où nous sommes las de notre manière de vivre les relations humaines : de notre représentation humaine de l’amour. Nous sommes à une époque où nous nous demandons s’il n’existe pas une manière de vivre autre.

 
A la recherche d’un point d’eau

Aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours ressenti une soif inextinguible d’être aimée. N’ayant pas reçu, selon moi, l’amour que je méritais dans mon enfance, je le cherchais autour de moi. J’avais soif ! Je regardais autour de moi comment les gens avaient accès à cette eau si rafraîchissante, si désaltérante, si précieuse. Quand j’étais petite, j’ai vu que cette eau était donnée par les parents. Alors je suis allée les voir en leur disant, balbutiant dans un jargon parfois incompréhensible, que j’étais assoiffée. Ils m’ont donné ce qu’ils ont pu : l’eau qu’ils avaient. Mais j’avais encore soif. Je me suis dit à l’époque que l’eau fournie par mes parents ne devait pas être suffisante, voire d’assez bonne qualité. Dès lors, j’ai commencé ma quête d’eau vers l’extérieur, en entamant ma marche dans ce désert aride. Toutes les occasions étaient bonnes pour avoir quelques gouttes d’eau de-ci de-là. Je remplissais même ma gourde au cas où. Mais ma gourde ne gardait pas l’eau et ma soif n’était toujours pas étanchée durablement. Alors j’ai commencé à observer comment les autres faisaient pour avoir de l’eau et pour boire. Ainsi, j’ai vu que de l’eau était donnée dans les relations amoureuses : banco !

 
 
Des bonnes intentions

J’ai eu 17 ans de relations amoureuses cumulées dont 13 ans de vie de couple où je me suis employée à chercher de l’eau et à en donner. J’ai eu de l’eau de différentes manières, j’ai donné mon eau de différentes manières. J’ai donc expérimenté les deux côtés de la pièce en tant que donneuse et receveuse d’eau. J’ai d’abord expérimenté la mendicité. Je mendiais et acceptais ce que les gens voulaient bien me donner, selon leur bon vouloir, selon ce qu’ils étaient en mesure de donner aussi. Alors, j’ai développé de manière inconsciente la mésestime de moi et la soumission : en somme l’augmentation de la dépendance affective. Sans me rendre compte j’ai développé à la fois le sens de la victimisation et, à l’opposé, un courage à toute épreuve. Soit on me donnait de l’eau car ma condition de victime attendrissait, soit parce que mon courage forçait l’admiration.  Cependant, forcer même pour une cause ou des raisons que l’on estime valables reste toujours forcer. Et une force entraîne inévitablement une contre-force. Ainsi j’ai expérimenté le contrôle et voilà comment j’ai été amenée à donner mon eau sous conditions. Pourtant mon intention était bonne et sincère. Mais comme le dit l’adage « l’enfer est pavé de bonnes intentions ». Ainsi, je me suis trouvée dans l’illusion de dispenser mon eau de manière gratuite  ; mais en fait je la monnayais , sans en avoir conscience…

 
Une eau frelatée soumise à conditions

Mon prix ? Sécurité affective, sécurité financière, stabilité intime, soutien psychologique, amitié, validation de qui je suis.  J’ai donné mon eau à ceux qui avait soif, et même à ceux qu’ils ne me le demandaient pas. C’est à cela qu’on reconnaît les gens biens : ils donnent à boire et à manger aux personnes dans le besoin. J’avais envie d’être une personne bien et par mimétisme j’ai fait comme j’ai appris, vu, copié. J’ai fait ce que je savais, j’ai fait ce que je pouvais en faisant de mon mieux. J’ai donné et reçu de l’eau de gré et de force.  Mais ma conception du “bien” et du “mieux  » n’était pas la conception des autres. Et j’ai constaté qu’au fil des années, j’avais beau donner à boire, la soif demeurait chez l’autre, j’avais beau boire cette eau j’avais toujours soif. Alors, j’ai changé de fournisseur d’eau afin d’avoir la meilleure qualité d’eau. J’ai essayé différents types d’eau… J’ai bu de l’eau traitée, naturelle, de source, du robinet… J’ai ouï dire qu’un repas est meilleur quand on a faim ; alors j’ai attendu d’être assoiffée pour apprécier mon eau… Que nenni, la soif était toujours présente. Alors j’ai fait l’inverse j’ai bu plus souvent, en augmentant la fréquence de mon hydratation. Je me suis hydratée par de la nourriture riche en eau, par la rosée du matin, par les pores de la peau… J’ai cherché à me désaltérer par une eau sous différentes formes : solide, liquide, gazeuse. Mais rien n’y faisait, j’avais toujours soif et pire ma soif augmentait. J’ai fini par comprendre, en 2017, que mon eau était frelatée !

 

Suite de l’article…

L’abonnement au blog se fait en pied de page. 😀

http://celinegommard.com/mon-intention-lexpression-de-qui-je-suis

 

 

Dommage... Ce n'est pas possible !