Soif de vivre (2/4)

 

1ère partie de l’article

 

Résiliation du contrat par le fournisseur d’eau

Comment ai-je compris que l’eau que je consommais était frelatée ? Que l’eau n’était pas pure, pas naturelle ? Que cet amour humain, cet amour conditionnel, ne pouvait être de l’Amour véritable ?  C’était un jour de 2017, jour où j’ai fait l’expérience de ne plus recevoir de l’eau de l’extérieur. Remontons un peu en arrière… Les années d’avant, cette eau m’était prodiguée par un fournisseur parce qu’il me disait voir ma valeur. Ce fournisseur généreux avait compris que je n’avais pas eu beaucoup d’eau dans ma vie. Et puis ça ne se fait pas de laisser quelqu’un mourir de soif, dans un pays où il y a de l’eau : ce n’est pas bien. Cependant dès que je ne remplissais plus le cahier des charges, l’eau était coupée. Au début, j’avais juste des coupures d’eau, puis un jour l’eau s’est arrêtée net et pour de bon cette fois. Problème ! J’étais nue, sous la douche, couverte de savon  par endroits, de boue par d’autres, les yeux plein de shampooing, mes cheveux plein de mousse… Bref c’était la catastrophe. En plus de ne pas pouvoir me rincer, j’avais toujours ma profonde soif qui persistait.

 

 « Céline la guerrière », le reboot

J’ai tenté dans un premier temps de me débrouiller seule, seulement j’étais aveugle : je ne pouvais ouvrir les yeux tant les produits lavant me les brûlaient. Le mode guerrier s’enclencha, telle Xena, je tâtonnai dans le noir. Cependant, ne m’étant pas entrainée depuis longtemps je me suis cognée un peu partout et j’ai commencé à saigner… Alors j’ai hurlé pour appeler à l’aide, tout en gardant à l’esprit que j’étais vulnérable, car j’étais nue. Pas de réponse de proximité. Je me suis donc mise à chercher ma serviette, mais je n’ai rien trouvé : elle n’était plus à sa place habituelle. Le fournisseur d’eau avait mis à ma disposition des accessoires et il avait tout repris. Bretzel de merle (dédicace à la série The Good Place), je n’avais pas lu la clause qui stipulait que si les termes du contrat étaient respectées les accessoires et l’accès à l’eau était « offerts », mais que, le cas échéant, l’eau serait coupée et les accessoires repris. Raison pour laquelle je me retrouvais sans serviette, tapis de bain et tout ce fameux tralala indispensable. ! Assoiffée, nue comme un ver, semi-boueuse et savonneuse, les yeux brûlants, avec du sang qui ruisselait ici et là,  je me suis mise à pleurer, j’ai déversé des larmes, des torrents de larmes…

 

« Céline guerrière pacifiste », nouvelle série, saison 1

Ce furent les larmes les plus salutaires que j’ai eues de ma vie. Car je commençais à découvrir les bienfaits de cette douche intérieure : cette eau lava mes yeux. J’ouvris mes yeux. Je trouvai de quoi essuyer mes pieds, puis je pus parer au plus urgent, penser mes plaies pour arrêter le sang. Je voulus m’habiller, mais j’étais pleine de savon et de boue : que faire ? Je constatai avec effroi que ma maison était vide. Nom d’un paquet de ciboulette, toute ma maison était agrémentée par les produits du fournisseur d’eau ! J’éprouvais tant de reconnaissance envers mon fournisseur d’eau que j’avais acheté tous les produits dérivés : plus je faisais plaisir, plus je me sentais être une bonne personne. En fait, cela allait plus loin que la simple décoration de mon intérieur : j’avais un sponsor unique et toute l’alimentation de ma maison dépendait de cet unique fournisseur !!! Devant ce constat amer, j’attrapai mon bigophone pour demander de l’aide à l’extérieur. Quelques instants après, des bouteilles d’eau furent déposées devant chez moi. Cette fois pas question de gaspiller cette eau, j’avais la ferme intention de devenir autonome et trouver ma propre source d’eau, et pure cette fois-ci. Ainsi, j’ai pu m’hydrater un peu, me rincer et enfin m’habiller : pour sceller ce renouveau, je choisis une tenue de guerrière pacifiste. Je débutais mon cheminement intérieur avec pour objectif la paix intérieure et une autonomie affective. Cependant j’eus conscience que cela passerait par une rencontre avec mes propres démons, mes propres clauses en tant que fournisseuse d’eau. 

 

« Le plus grand voyageur n’est pas celui qui a fait dix fois le tour du monde, mais celui qui a fait une seule fois le tour de lui-même. »

GANDHI 

 

Suite de l’article…

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Dommage... Ce n'est pas possible !