Commencer par le début des « aventures de Jiminy et Céline »
Soixante jours ont passé depuis cette profonde réflexion. Ce criquet, il m’en pose des colles. Diantre, j’ai fini l’école depuis longtemps moi…
Bon, qu’est ce qu’il a dit déjà ? Réfléchissement, réfléchissement. Ah oui, « réécris la fable afin qu’elle corresponde à tes valeurs… ». C’était à propos de quoi déjà ? Je crois qu’il y avait un tigre et un insecte. Bon, je vais m’y remettre en relisant l’histoire.
Mouais. Franchement, j’ai l’impression de sécher comme une écolière devant sa dissert’ de français : en fait, à dire vrai, je n’en sais rien !
– Tu n’as pas besoin de savoir Céline, répondit Jiminy.
– Ah bon ? Et comment je fais ? Je le sors de ma besace, répondis-je fortement agacée, soûlée et sarcastique. Parce qu’il y a des personnes qui attendent la suite. Même si sur mes 10 abonnés, 9 sont des proches, il me faut bien terminer ce que j’ai commencé. (Mot de l’auteure : pas mal ce petit coup de victimisation pour vous donner envie de vous abonner ? Même par pitié, c’est déjà ça de pris hein ?!) Non, parce que j’ai déjà une liste longue comme mon bras, d’actions inachevées. (Mot de l’auteure n°2 : et là, l’air de rien, je vous explique que j’étais débordée, histoire d’excuser, sans vraiment le faire, mes 60 jours de silence) Et…
– Céline, écris-tu pour avoir des followers, des likes ?
– …
– Peut-être, écris-tu pour avoir de la reconnaissance ?
– Ben, en fait, souvent quand j’écris, c’est pour partager mes réflexions, mes prises de conscience. En fait, j’ai envie de rendre accessible tout cela. Ces réflexions m’ont tellement apporté. Si cela peut résonner, faire écho à l’expérience de quelqu’un, agrandir son champ des possibles en somme : c’est cool. Et à dire vrai, j’adore écrire aussi, je « kiffe » grave ça.
– Voilà reviens à cela, juste à cela : partager qui tu es, exprimer qui tu es, c’est ta joie.
– Yep, je me sens déjà mieux là. Reprenons. Que voulais-tu dire par « je n’ai pas besoin de le savoir » questionnais-je, avec une voix plus agréable ?
– Reconnecte-toi à cette fable. Que ressens-tu au fond de toi lorsque tu la lis ?
– De la tristesse et un profond « nous n’y arriverons jamais ».
– Pourquoi penses-tu cela ?
– Car, comme tu me l’avais dit Jiminy : agir pour le bien d’autrui sans son consentement, c’est agir à la place de l’autre : « Faire à la place » revient à « faire sans l’autre », donc « faire contre ». Et comme je ne sais toujours pas faire autrement, que je n’ai pas envie de faire du mal, alors là, je me sens coincée, inutile, sans but.
– C’est une bonne chose alors.
– Saperlipopette, tu as grillé un neurone Jiminy. Tu me vois dire au gens que c’est une bonne chose de ne pas avoir de but dans la vie ?! C’est la porte ouverte à tout : la dépression, le suicide !
– Ce n’est pas ce que j’ai dit non plus. Si ta manière de vivre, c’est d’arriver au but, qu’est-ce qu’il se passe dans ce cas ?
– Ben si j’atteins mon but, c’est chouette : j’ai réussi.
– Et si tu ne l’atteins pas ?
– J’échoue.
– Et comment te sens-tu ?
– Mal. J’ai le sentiment d’avoir échoué, je ne vaux rien. Je n’ai pas répondu aux attentes des autres, euh aux miennes je veux dire.
– Non, non, c’est bien ce que tu veux dire. Le plus souvent, nous avons pris nôtres les attentes des autres. Nous ne savons même plus ce qui nous tient à cœur, ce qui nous met en joie. Je vais oser aller plus loin même, m’y autorises-tu ?
– Oui, je t’en prie.
– Qu’il y a-t-il à la fin de la vie ?
– La mort.
– Que se passerait-il si tu réussis donc « the » but de ta vie ?
– Ben, une joie profonde.
– Puis ? Insista Jiminy.
– Une question : après l’atteinte de ce but qui me motivais depuis tant d’années, qu’est-ce que je fais maintenant ? C’est réalisé. Je me sens vide à l’intérieur : je dois chercher rapidement un nouveau but, histoire de me sentir VIVANTE à nouveau.
– Une nouvelle chose à faire, à avoir…
– Oui. Et que proposes-tu alors ? Quel devrait être « the » but de la vie ?