Chapitre 5 : Retour aux sources

Commencer par le début des « aventures de Jiminy et Céline »

Jiminy me regarda avec la sagesse d’un vieil homme (spectaculaire pour un criquet non ?) au pied de son baobab, euh, flamboyant, euh chêne (bref, vous l’aurez compris, prenez l’arbre de référence de chez vous) et dit :
– Tu peux voir la vie comme des objectifs à atteindre. Dans ce cas, ta vie sera une succession de montagnes russes émotionnelles. Le jour où tu réussiras, tu seras en haut, tu seras heureuse, tu te sentiras fière, tu seras acclamée, montrée en exemple par l’entourage.
– Oui Jiminy, et c’est ce que je souhaite vivre tout le temps. C’est pour cela que je fais tout pour être au top tout le temps.
– Y arrives-tu ?

– Ben non, mais cela ne m’empêche pas de continuer et de vouloir tendre vers cela. C’est ainsi que je deviens meilleure d’ailleurs. Et puis c’est normal, dis-je à court d’argumentation pour me justifier. Je continuai sans me rendre compte que je suis motivée par mon souhait d’avoir raison : « Et puis bretzel, c’est normal, nous vivons tous comme ça aussi ! ».
– Ce n’est pas parce que tout le même le fait que cela est naturel, ponctua calmement Jiminy avec la sagesse non pas d’un vieil homme, mais d’une lignée ancestrale entière. « Normal » est différent de « naturel » ajouta-t-il.
– …
– Regarde un bébé, son état naturel, c’est d’être curieux et joyeux. Je te propose de voir la vie ainsi : une opportunité de croissance et de bien-être. Derrière chaque situation, il y a une opportunité d’exprimer qui tu es, d’évoluer en sagesse, de créer qui tu souhaites être. « La vie est un processus de création et non de découverte. » Neale Donald Walsch. Le nouveau-né, se crée instant après instant, expérience après expérience. À présent, regarde l’opportunité de croissance et de bien-être ce que tu as ressenti. Regarde ce que cette fable t’a permis d’exprimer, dont tu n’avais pas encore conscience. Réécris la fable, souris Jiminy.


Je me mis dès lors à écrire, à griffonner, frénétiquement, avec une joie, une inspiration vivifiante :

« Le cafard sifflant dit au tigre : L’herbe est bleue. Le tigre rétorque : « Non, l’herbe est verte. » La dispute s’envenime, et tous deux décident de la soumettre à l’arbitrage du lion, « le roi » de la jungle. Bien avant d’atteindre la clairière, où le lion se reposait, le cafard sifflant se met à crier « Votre Altesse, n’est-ce pas que l’herbe est bleue ? » Le lion écouta. Le cafard siffleur se précipite et insiste : « Le tigre n’est pas d’accord avec moi, il me contredit et cela m’ennuie, s’il vous plaît, punissez-le. » Le lion déclare alors : « Le tigre gardera durant 5 ans le silence. » Le cafard sifflant sauta joyeusement et continua son chemin, heureux et répétant : « L’herbe est bleue… » Le tigre accepta sa punition, mais demanda une explication au lion : « Votre Altesse, pourquoi m’avoir puni, après tout l’herbe est verte. Le lion lui dit : « En effet, l’herbe est verte. » Le tigre surprit, demande : « Alors pourquoi me punissez-vous ? » Le lion lui explique alors : « Cela n’a rien à voir avec la question de savoir si l’herbe est bleue ou verte. D’ailleurs je ne te punis pas non plus. Je t’offre là l’opportunité par le silence, d’observer ce qui est, plutôt que de vouloir voir les choses comme tu voudrais qu’elle soit. En gardant le silence, tu seras ainsi plus à l’écoute des autres, de ce que cela révèle en toi. Le sujet n’est pas de savoir qui est plus intelligent que l’autre. Personne n’est meilleur que toi, personne n’est moins bien que toi. Ne minime et n’idéalise personne. Chaque personne parle en fonction de son histoire, ses expériences, ses émotions. Personne ne peut parler en dehors de lui-même. Il y a des gens sur l’instant, quelles que soient les preuves que nous leur présentons, ne sont pas en mesure de comprendre, et d’autres sont aveuglés par leur soif de reconnaissance, la peur de l’inconnu, de la différence et leur souffrance. Afin de retrouver un semblant de sérénité, avec une illusion de stabilité dans ce mouvement perpétuel, la seule chose qu’ils souhaitent, c’est d’avoir raison pour être heureux. Quand une attaque se manifeste, la sagesse écoute l’appel à l’aide. L’amour accueille la personne qui s’exprime et vibre, propose une possibilité de faire un choix plus élevé : aller vers le respect de soi et le respect de l’autre. Ce choix lui appartient. »

Jiminy, assit en tailleur sous une branche, sourit, caressa sa barbe et ajouta (Oui, mon criquet a une barbe comme tout sage qui se respecte. Quoi, serait-ce un cliché ?) :
« La guérison est le processus qui consiste à accepter la réalité de ce qui est, puis à choisir ce que l’on souhaite vivre et à l’exprimer. L’ombre permet de voir l’intensité de la lumière. Le blanc n’est pas l’absence de couleur, c’est la somme de toutes les couleurs. L’amour n’est pas l’absence de haine, de peur, c’est la somme de toutes les émotions. Telle une mère, un père, qui aime son enfant dans tous ses états d’être. »

A suivre…

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